Le bilan en pertes humaines n’a jamais été établi, malgré la demande des Nations unies. Les autorités de la République populaire de Chine ont compté 300 morts. La Croix rouge chinoise a parlé de 2600 décès et des milliers de blessés. Un télégramme secret de l’ambassadeur de Grande-Bretagne à Pékin, déclassifié en 2017, évoque le nombre effrayant d’au moins 10.000 morts civils. Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, les blindés de l’Armée populaire de libération ont écrasé, au sens propre, étudiants, ouvriers et intellectuels massés depuis le 15 avril sur la place Tiananmen, au centre de Pékin. Un déchaînement de violence contre une foule pacifique et désarmée. Les chars ont « roulé sur les corps à de nombreuses reprises, faisant comme “une pâte”, avant que les restes soient ramassés au bulldozer (…), incinérés et évacués au jet d’eau dans les égouts » a décrit le diplomate.
Un grand mouvement d’utopie populaire
Il y a 30 ans, le pouvoir chinois réprimait dans le sang le mouvement de Tiananmen. Une violence d’État exercée au cœur du pays contre une utopie populaire. Deng Xiaoping, le secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC), avait lancé les quatre modernisations (agriculture, industrie, sciences et technologies, défense). Dans la rue, les manifestants, qui ont été jusqu’à un million, réclamaient la cinquième : la démocratie. Soit justice et liberté d’expression. On chantait l’Internationale, on demandait réformes et fin de la corruption
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Sauver les Eglises
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